30/04/2025

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Liens linguistiques

25/06/2022
Plus de 60 universités taïwanaises ont créé des centres de langue chinoise, attirant des étudiants du monde entier.
Photo de Chen Mei-ling / MOFA

Les établissements d'enseignement supérieur de Taiwan accueillent des étudiants du monde entier dans leurs programmes de langue chinoise.

En février dernier, Jackie Wong a rempli l’un de ses objectifs principaux : il a terminé deux années d’études au Centre d’apprentissage du mandarin (MTC – Mandarin Training Center) de l’université nationale normale de Taiwan (NTNU), à Taipei. L’aboutissement de ses études a été un moment de grande satisfaction pour Jackie qui considère que ses compétences linguistiques nouvellement acquises sont essentielles à sa trajectoire professionnelle et à son épanouissement personnel.

La spécialisation en enseignement du chinois en tant que deuxième langue recourt à une méthodologie portant sur les compétences essentielles que sont l’écoute, l’expression orale, la lecture et l’écriture. (Photo de Chen Mei-ling / MOFA)

« En tant que personne d’origine ethnique chinoise, je voulais apprendre le mandarin pour me rapprocher de mes racines, et je savais aussi que cette compétence serait un bon investissement professionnel, déclare cet Australien de 29 ans né de parents malaisiens d’origine chinoise. Comme je m’intéresse à l’histoire et à la culture qui entourent les caractères chinois traditionnels, Taiwan était l’endroit idéal pour le faire. » La décision de postuler au MTC a été facile à prendre grâce à la recommandation élogieuse d’un ami et à la réputation mondiale d’excellence de l’enseignement du centre.

« Je suis fortuné d’avoir eu l’occasion d’étudier le chinois à Taiwan, où j’ai eu accès à des cours de haute qualité, à un environnement de vie sûr, à des transports pratiques et à une nourriture fabuleuse, continue Jackie. Cette expérience a renforcé ma volonté d’apprendre le chinois. » Alors que Taiwan et l’Australie continuent à développer leur coopération et leurs échanges, le jeune homme a l’intention de trouver un emploi dans le commerce bilatéral pour mettre à profit ses compétences linguistiques.

En plus de suivre des cours de langue, les étudiants du Centre d’apprentissage du mandarin apprennent la calligraphie et l’art du thé chinois. (Photo aimablement fournie par la NTNU)

Fondé en 1956, le MTC est le plus ancien et le plus grand établissement de ce type en termes de cours proposés et d’étudiants inscrits par an. Depuis sa création, plus de 60 autres instituts universitaires de langues ont vu le jour dans tout le pays, selon les chiffres compilés par le ministère de l’Education (MOE). La directrice adjointe du MTC, Tu Chao-mei [杜昭玫], a déclaré qu’environ 3 000 étudiants de 70 pays différents fréquentent le centre chaque année. Les cours destinés aux apprenants de tous niveaux sont proposés par sessions de trois mois et développent les compétences essentielles que sont l’écoute, l’expression orale, la lecture et l’écriture. Des classes de petite taille, de six à neuf élèves, permettent à chaque étudiant de bénéficier d’une grande interaction avec son instructeur tout en profitant d’une riche expérience de groupe avec des étudiants du monde entier.

« Nous avons accumulé une grande expérience au fil des ans et nous nous sommes forgé une solide réputation en dispensant des leçons efficaces dans un environnement convivial et favorable, déclare Mme Tu. Notre large éventail de programmes peut être mené dans des formats individuels, en petits groupes ou personnalisés pour répondre aux besoins spécifiques des apprenants. » Des cours en ligne sont également proposés depuis 2013, et les inscriptions ont triplé au cours des deux dernières années car de nombreux étudiants internationaux n’ont pu se rendre à Taiwan du fait de la pandémie de Covid-19.

Une destination attrayante

Des programmes très réputés sont également proposés par le département de langue chinoise (CLD) du centre de langues de l’université nationale de Taiwan (NTU) ; l’établissement d’enseignement supérieur basé à Taipei est le plus important du pays. Lancés en 1999, les cours individuels et en petits groupes sont soigneusement conçus pour aider les étudiants en quête d’un diplôme et les étudiants en échange à cultiver leur capacité à utiliser la langue dans des situations de la vie réelle, tout en approfondissant leur compréhension et leur appréciation de Taiwan.

Le département de  langue chinoise du Centre de langues de l’université nationale de Taiwan, à Taipei, propose des programmes de premier ordre pour aider les étudiants à atteindre un haut niveau de compétence. (Photo de Chen Mei-Ling / MOFA)

Torbjorn Yttersian, originaire de Norvège, fait partie des clients satisfaits du CLD. « Je me suis rendu à Taiwan au cours de l'été 2019, et il m’est apparu évident de vouloir poursuivre des études de langue ici, car la vie y est très paisible et il y a tant de belles marches à faire dans les montagnes, déclare le jeune homme de 29 ans. Je suis également un grand fan des musiciens locaux comme le groupe Mayday et Jolin Tsai [蔡依林]. » Les enseignants du CLD sont ouverts d’esprit et prêts à adapter leurs méthodes d’enseignement pour répondre aux besoins des élèves tout en incorporant des scénarios amusants et créatifs en classe, dit-il, ajoutant que le personnel administratif est aussi toujours prêt à aider en cas de problème.
 
« Vivre à Taiwan a définitivement élargi ma vision de la vie et m’a aidé à grandir en tant que personne, continue l'étudiant norvégien. Après avoir terminé mes cours de langue, j’espère trouver un emploi sur place me permettant de rester à Taiwan quelques années de plus, car il y a encore tellement de choses que j’aimerais voir ou faire. » Bien qu’il ait commencé à apprendre le chinois par intérêt personnel, il s’attend à ce que ses compétences linguistiques s’avèrent un atout positif dans sa carrière.

Coup de pouce de l’Etat

Selon Sung Li-may [宋麗梅], directrice du centre de langues de la NTU, le fait de proposer des cours de chinois octroyant des crédits a fait de l’université une option plus attrayante pour les étudiants internationaux. Le programme d’échanges de talents choisis bilingues « Taiwan Huayu »  (BEST) mis en place par le MOE l’année dernière a également beaucoup aidé les universités nationales à promouvoir l’enseignement du chinois en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis et en Europe, précise-t-elle. Le programme fournit des subventions pour la création et la dotation en personnel de centres de langue chinoise dans des lieux ciblés, ainsi que pour l’organisation de cours en ligne et d’ateliers de formation des enseignants. Jusqu’à présent, 18 institutions, dont la NTU, la NTNU et l’université nationale Dong Hwa (NDHU) basée dans le district de Hualien, sur la côte est, ont été incluses dans ce programme.

Un étudiant du Royaume-Uni fait une présentation pendant un cours au centre de langue chinoise de l’université nationale Dong Hwa, située dans le district de Hualien. (Photo de Chen Mei-ling / MOFA)

Dans le cadre de cette initiative financée par le ministère de l’Education, Shih Chen-tao [史甄陶], directrice du CLD, explique que son université a signé des accords de coopération avec les universités américaines Harvard et Temple, ainsi que celles de l’Indiana à Bloomington et du Texas à Austin. On s’attend à ce qu’un nombre croissant d’étudiants de ces quatre institutions profitent des cours du centre, car l’intérêt pour l'apprentissage du mandarin ne cesse de croître.

De même, Chu Chia-wen [朱嘉雯], directrice du centre de langue chinoise (CLC) de la NDHU, déclare que les initiatives de financement telles que la bourse d’enrichissement Huayu et le programme « Taiwan Huayu BEST » du MOE, les bourses de connectivité Taiwan-Europe du ministère des Affaires étrangères et le programme Fulbright parrainé par le gouvernement américain jouent un rôle essentiel pour attirer des talents de haut niveau du monde entier à l’université, ce qui renforce considérablement l’internationalisation du campus. « L’enseignement du chinois en tant que deuxième langue est un élément important de notre stratégie visant à cultiver des influences culturelles diverses à la NDHU, précise la directrice Chu. En même temps, il y a une forte demande pour l’apprentissage du chinois, car c'est l’une des langues les plus parlées au monde. »
 
Depuis sa création en 2013, le centre propose un large choix de cours s’étalant sur un à douze mois pour répondre aux capacités, aux intérêts et aux besoins de chaque apprenant. Les cours académiques dispensés le matin sont complétés par des activités culturelles et récréatives l’après-midi, comme la calligraphie, l’opéra taïwanais, le deltaplane, le rafting et la plongée sous-marine. En même temps, l’emplacement du centre dans la pittoresque ville de Hualien contribue à promouvoir la région comme une destination idéale pour étudier et voyager. En fait, de nombreux visiteurs internationaux prennent des cours de chinois au CLC tout en en profitant pour voyager dans le district connu pour ses magnifiques côtes, ses sentiers de randonnée aventureux et le parc national de Taroko.

Selon les propos de Mme Chu, « l’intégration des ressources culturelles, historiques et naturelles de Hualien dans l’enseignement des langues est devenue la caractéristique distinctive de notre centre : cette stratégie nous permet d'offrir aux étudiants une expérience éducative unique et nous donne un avantage concurrentiel ». Les sujets liés aux cultures autochtones, très vivantes dans le district, et à sa beauté naturelle intacte sont particulièrement populaires auprès des étudiants, ajoute-t-elle.

Des étudiants satisfaits

Steven Bernstein, lauréat de la bourse Fulbright, est actuellement inscrit à un cours intensif d’un an au CLC, après quoi il entamera un programme de maîtrise de deux ans entièrement en chinois à la faculté d’études autochtones de la NDHU. Le jeune homme de 23 ans a décidé d'apprendre le mandarin en raison de son importance sur la scène mondiale et a déjà étudié dans plusieurs endroits en Chine et à Taiwan.

Originaire des Etats-Unis, Steven Bernstein est un récipiendaire de la bourse Fulbright. (Photo aimablement fournie par Steven Bernstein)

« Je préfère étudier le chinois à Taiwan parce que c'est un pays magnifique et démocratique où règne la liberté d’expression et avec un peuple très accueillant, déclare ainsi Steven. Le programme [au CLC] est également très bon. Mon professeur complète régulièrement les cours par des lectures et des vidéos supplémentaires. Nous avons également des débats et des dissertations hebdomadaires. » En dehors des cours, la NDHU est un endroit formidable pour pratiquer le chinois et se faire des amis locaux, y compris ceux issus de divers groupes de population autochtones, ajoute-t-il. Après avoir terminé sa maîtrise, Steven a l’intention de poursuivre un doctorat et de travailler dans le milieu universitaire avant de passer au secteur public. « J’ai l’intention de pratiquer le chinois tout le reste de ma vie, dit-il. Avec un peu de chance, je serai un jour directeur de l’AIT [Institut américain à Taiwan]. »
 
Un nombre croissant de jeunes comme Steven Bernstein, Jackie Wong et Torbjorn Yttersian affluent à Taiwan pour y étudier le chinois en raison de la qualité de l’enseignement, de la diversité culturelle, des valeurs démocratiques et de l’atmosphère favorable aux étrangers qui règnent dans le pays. « L’enseignement du chinois est un outil de soft power doté d’un énorme potentiel pour accroître l’exposition et l’influence internationales de Taiwan, déclare Sung Li-may de la NTU. Cette tendance accélère également l’internationalisation des universités locales, favorisant la compréhension multiculturelle et nous conduisant vers un avenir plus brillant en tant que partie intégrante de notre monde globalisé. »

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